Ibrahim Traoré préside désormais aux destinés du Burkina Faso. Il a prêté serment ce vendredi 21 octobre 2022 par le conseil constitutionnel. âgé de 34 ans, le capitaine Ibrahim Traoré va assurer la gestion du pays dans cette transition jusqu’en 2024 , soit 21 mois, période à laquelle il passera le témoin au futur président démocratiquement élu au Burkina Faso.
Nous vous proposons l’intégralité de son discours semi-improvisé !
Je n’irai pas vous faire un discours ce matin. Je vous parlerai en mes propres mots du fond du cœur en ayant pour main courante des idées et du message que j’ai à vous porter.
Mr le président par intérim du conseil constitutionnel
Mesdames et messieurs les membres du conseil constitutionnel
Distingués invités
Peuple combattant du Burkina Faso !
Il me sied ici de rappeler les circonstances dans lesquelles la crise du 30 septembre est intervenue.
Sur ce, nous voyons tous cette situation sécuritaire et humanitaire dégradante dans laquelle vivait notre nation. Ceci nous a conduits en janvier dernier à poser des actes anticonstitutionnels pour redresser et donner vie à cette nation. L’objectif donc de l’avènement du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration était donc de prendre notre destin en main. Cependant, depuis le 24 janvier jusqu’au 30 septembre, nous avons pu constater des dérives qui ont conduit encore le 30 septembre à un recadrage de cette transition. C’est pourquoi, une fois de plus, comme nous l’ont inculqué nos devanciers cités par le président par intérim du conseil constitutionnel, le Capitaine Thomas Sankara, il le disait : « nous avons décidé en toute âme et conscience devant l’histoire d’assumer notre révolte. »
Cette révolte est celle des milliers de personnes déplacées interne ;
Cette révolte est celle des soldats au front qui défient continuellement et courageusement l’ennemi qui se cache et qui ne se cache plus. Cette guerre que nous avons longtemps décriée d’être une guerre non conventionnelle, mais aujourd’hui nous pouvons affirmer que nous avons une armée en face ;
Cette révolte est aussi celle des Volontaires pour la Défense de la Patrie qui payent également le lourd tribu mais qui défendent corps et âme cette patrie ;
Cette révolte est celle de nos frères et sœurs de nos localités affligées ;
Elle est enfin celle de tous les burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur qui conscients de l’abime dans laquelle était la nation nous a conduit donc à nous assumer une fois de plus.
Je ne saurai continuer sans présenter nos condoléances donc aux familles éplorées pour les tombés de ces événements du 30 septembre, souhaiter également prompt rétablissement aux blessés et à toute personne qui a été victime des événements du 30 septembre, des 1er et 02 octobre. Et j’aimerais aussi dire que cet événement est aussi leur révole à eux. Nous leur rendons également hommage.
Aussi, j’aimerais bien saluer ici et devant tout le monde, les autorités coutumières, religieuses, toutes les notabilités qui n’ont ménagé aucun effort au cours de ces événements pour que nous évitions le pire. Je remercie du fond du cœur pour leurs contributions à apaiser les tensions à ce qu’il y ait un dénouement pacifique de la situation. Merci encore à toutes ces notabilités, à toutes ces autorités.
Le contexte dans lequel est notre nation est assez difficile à décrire. L’existence même de la nation est en péril.
Sur ce, peuple combattant du Burkina Faso, nous sommes confrontés à une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent. Et je souhaiterais que chacun prenne conscience de cette situation et que nous puissions sortir de là grandi et plus soudé.
Au-delà du fait qu’une grande partie de notre territoire échappe à notre contrôle, donc des milliers de nos concitoyens se retrouvent dans réfugiés dans leur propre pays. Ceux que nous avons longtemps appelés PDI, personnes déplacées interne.
Je souhaiterais là vous rappeler donc nos objectifs. Nos objectifs donc qui ne sont que la reconquête du territoire national occupé par ces hordes de terroristes. Nos objectifs ne sont autres que de donner un souffle de vie nouveau donc à tous ces compatriotes affligés par ce conflit. C’est aussi envisager un développement endogène en ne comptant que sur nous-même et en essayant de repenser profondément notre agriculture, notre élevage, note technologie et en interrogeant donc les socles des actions de nos aspirations à la prospérité.
Je voudrais vous rassurer une fois de plus les et tous les pays amis du Burkina Faso que nous tiendrons nos engagements pris devant tous les partenaires et tous nos ami du Burkina Faso.
Aucun sacrifice n’est trop. Aucun sacrifice ne sera de trop, je vous en prie, pour sortir ce pays de la situation dans laquelle il se trouve. Donc notre engagement c’est pour le retour de la paix et notre boussole sera toujours ce peuple. C’est ce qui va nous guider tout le long de ces 21 mois.
Sur ce, j’appelle donc à une mobilisation patriotique et populaire. J’appelle tous les combattants du Burkina Faso, jeune, homme, femme, tous les notables, coutumiers, religieux, tous les burkinabè de la diaspora dans leur diversité à s’unir, à se lever et à s’engager pour la lutte, une lutte contre cette hydre terroriste qui depuis quelques années, ne fait que déchirer le tissu social du Burkina Faso et nous empêche de vivre.
J’en appelle donc à tous. Que ce soit des villes non encore affectées ou des campagnes au fin fond du Burkina touchées. Que tous , nous nous unissions. Cette guerre n’est pas uniquement une guerre des peuples hors de nos grandes villes. A l’intérieur des villes, nous avons intérêt à prendre conscience de la situation en nous levant et à nous unir avec ces peuples affligés pour que au Burkina Faso nous soyons un.
Enfin donc, il faut que je vous rappelle ici pour ma part que serai engagé à vous côtés, aux côtés des burkinabè sur les différents fronts pour la libération totale de nos territoires. Pour ma nation, je me battrai jusqu’à mon dernier souffle. Et je vous réitère ici à tous mes compatriotes nos remerciements et souhaiter que cet élan qui nous à guider au cours de ces derniers jours que cette ferveur qui est dans la jeunesse soit encore plus grande dans la lutte contre e terrorisme. Fédérons nos énergies, unissons-nous pour de vrai. Soyons solidaires, soutenons nous que soyez burkinabè de l’intérieur ou de l’extérieur, chacun a sa contribution pour que ce pays sorte de là où il est. Ma conviction est certaine, le Burkina a des hommes capables, le Burkina a des combattants et nous pouvons nous en sortir. Nous pouvons gagner cette bataille. Nous pouvons gagner cette guerre. Je suis convaincu et je le dis, nous avons des combattants et nous le pouvons.
Enfin chers forces de défense et de sécurité, paramilitaires, je vous invite et nous invite à nous unir et à taire certaines querelles. Parce que l’ennemi en face est beaucoup plus uni. Que chaque porteur de tenue puisse donner du sien et qu’ensemble chacun puisse apporter sa contribution et que nous puissions vaincre dans les brefs délais. L’ennemi n’est pas au déçu de nous. Retenez, nous n’avons aucune raison que de nous unir, d’aller en rang et le vaincre. Sur ce vivre le Burkina Faso, la Patrie ou la mort, nous vaincrons !
Je vous remercie